Signification de la couleur tournesol

Les tournesols sont incontestablement les fleurs de l’été. Il n’y a qu’à voir les champs de tournesols qui recouvrent les campagnes à partir du mois de juin pour s’en convaincre. Mais quelle couleur tournesol retenir quand on veut un intérieur ou une tenue tournesol ?

Car les teintes du tournesol varient ! Est-ce que ces variations doivent en décourager l’emploi ? Bien sûr que non !

Ce serait oublier que la couleur tournesol est hautement symbolique. D’ailleurs, des peintres comme Vincent Van Gogh ou Paul Gauguin, mais surtout, Vincent Van Gogh, l’ont bien compris. Alors, la couleur tournesol, une couleur à la mode ?

Sans doute, mais à consommer avec modération.

La couleur tournesol, c’est quoi ?

Bon, quand on parle de la couleur tournesol, on voit immédiatement se projeter, sur l’écran de sa conscience, l’image resplendissante d’une fleur de tournesol. Un vrai petit soleil en miniature !

Les différentes teintes de la fleur de tournesol

L’analogie ne s’arrête pas là. Difficile en effet de s’y retrouver dans les différentes teintes que peut prendre le soleil. Tout dépend des filtres que l’on utilise pour le regarder, de l’heure à laquelle om le fait, de la saison et de l’activité propre au soleil lui-même.

Eh, bien toute proportion gardée, pour la fleur de tournesol, c’est pareil. On a donc des fleurs de tournesol qui vont du jaune à l‘orange vif. Mais, pas seulement. On a aussi des tournesols de couleur crème, marron ou rouge foncé. De plus, chaque teinte principale a ses dégradés. Dans le cas du jaune, on a ainsi des tournesols jaune moutarde ou jaune citron.

Ces différences dans les teintes de la couleur tournesol sont naturellement dues à l’espèce à laquelle appartient le tournesol que l’on prend pour référence. Et comme on décompte pas loin de 67 espèces, évidemment, ça fait presque autant de nuances. A cela s’ajoute, bien sûr, les conditions de culture et la composition des sols.

Pour simplifier, si on peut dire, on regroupe toutes les espèces de tournesol sous le doux petit nom scientifique d’hélianthus annuus.

Le tournesol, ça vient d’où et ça pousse où ?

Le tournesol nous vient d’Amérique, et pour l’essentiel d‘Amérique du Nord. On peut l’imaginer à l’état sauvage coloniser de vastes étendues à l’ouest des grands lacs et du Mississipi. Raison pour laquelle il a fait très tôt partie de la civilisation des peuples premiers. On en a trouvé des traces dans d’anciens campements remontant à plus de 8500 ans.

Aujourd’hui, on trouve les tournesols un peu partout sur la planète parce que c’est une plante finalement peu exigeante en eau et en température. Ils sont arrivés en Europe aux alentours de 1500, via l’Espagne et ses colonies.

Puis, à partir de la fin du XIXème siècle, ils se sont durablement implantés en Ukraine autour de Dniepropetrvsk et d’Odessa. Au point d’en faire la fleur symbole de l’Ukraine.

En tout cas, les agriculteurs l’aiment bien parce que sa culture constitue une bonne source de diversification.

Le tournesol, ça sert à quoi ?

Principalement à fabriquer de l’huile de table et des tourteaux pour les animaux d’élevage. Aujourd’hui, 50 % de la production mondiale est assurée par l’Ukraine, et 30 % par la Russie. Et comme pour la France, l’huile de tournesol représente une grosse part de sa consommation d’huile raffinée, environ 800 000 tonnes par an, le conflit ukrainien pose évidemment des problèmes d’approvisionnement.

Rappelons que la France n’en produit guère plus que 500 000 tonnes, de surcroît pas toujours destinées à la consommation. D’où des incitations pour la remplacer par d’autres huiles végétales, comme l’huile de palme, l’huile de colza ou la graisse de coprah, toutes moins alléchantes les unes que les autres.

Par ailleurs, de façon un peu anecdotique, aujourd’hui, au regard de ce qui précède, le tournesol, sous le nom savant de Chrosophora Tinctoria et le nom commun de maurelle, ou « tournesol « des teinturiers, on l’appelait aussi croton des teinturiers, a longtemps été employé par les teinturiers du Moyen-Âge pour donner une coloration bleue ou violette, non pas à des tissus, mais aux enluminures des manuscrits.

A noter qu’on s’en servait aussi comme colorant alimentaire. Il sert encore, sous cette forme et avec cette origine, de base à la fabrication du papier tournesol. Lequel comme chacun sait a la propriété de virer au rouge quand il est trempé dans un liquide acide.

Enfin, pour en revenir à l’espèce commune de tournesol, elle sert aussi de plante ornementale et ses graines agrémentent souvent les apéritifs.

La couleur tournesol, une couleur hautement symbolique

Le mythe de Clytia et l’héliotropisme du tournesol

Tout le monde l’a remarqué, la fleur de tournesol se tourne toujours vers le soleil. On appelle ça son héliotropisme. Hélio pour soleil et tropisme pour attirance. En fait, c’est la tige et les feuilles qui pivotent, et non la fleur. En outre, comme le précise Stacey Harmer, un chercheur de l’université de Californie :

Ce mouvement n’a lieu que durant la période de développement du tournesol. Une fois que sa fleur s’ouvre, il s’oriente en direction du lever de soleil et s’immobilise définitivement.

Naturellement, tout cela est riche de symboles. Si on ne considère, par exemple, que le langage des fleurs, le tournesol est une manière de dire que là où tu es, je veux être aussi. Belle marque de fidélité et d’amour.

Dans ses Métamorphoses, Ovide, le poète de l’antiquité latine, raconte comment Clytia, l’amante d’Apollon, Dieu du soleil, finit transformée en tournesol, ne pouvant se résoudre, par amour, à ne pas en suivre la course quotidienne, malgré ses déboires.

La fleur fétiche de Vincent Van Gogh

Plus près de nous, le peintre aujourd’hui mondialement connu, Vincent Van Gogh nourrit pour le tournesol une véritable passion. Ses tournesols font partie de ses tableaux les plus prisés. Il en a peint pas moins de sept d’août 1888 à janvier 1889.

Seuls six ont survécu, jusqu’à présent, à l’épreuve du temps. Mais, l’heure et grave, les pigments utilisés par le peintre supportent mal la lumière. Un comble quand on y pense ! Et quel dommage, si on ne peut trouver de solution à ce problème !

C’est que le tournesol est vraiment la fleur fétiche de Van Gogh, car comme il le disait lui-même :

Si Jeannin a la pivoine, Quost, la rose trémière, moi, avant les autres, j’ai pris le tournesol.

On peut s’interroger sur un tel fétichisme, et peut-être la réponse est-elle dans la vision au second degré qui peut être faite des représentations des tournesols. Certes, le spectateur voit en premier des vases en terre cuit débordant de tournesols.

Mais, si on prête bien attention aux détails, on peut se rendre compte que le peintre a, en réalité, peint un bouquet à tous les stades de son évolution.  De ce point de vue, selon certains critiques d’art, ces bouquets seraient ainsi :

Une subtile métaphore du temps qui passe, allant de la vie à la mort.

Le tournesol chez Hergé

Le tournesol n’apparait pas à proprement parler dans le célèbre album d’Hergé, « L’affaire Tournesol », qui raconte une sombre affaire d’espionnage impliquant le professeur Tournesol.

En l’occurrence, le tournesol est ici utilisé par l’auteur pour souligner le côté obsessionnel du professeur qui ne s’intéresse à rien d’autre qu’à ses recherches. C’est son héliotropisme à lui.

Cet album, le dix-huitième de la série, paru en 1954, est un des plus aboutis réalisés par Hergé. Pour les tintinologues, il peut d’ailleurs être vu comme une satire des totalitarismes de tous bords et de tous temps.

Le tournesol au Japon

Au Japon, chacun sait que les fleurs et leur langage y tiennent une place particulière. L’art de faire des bouquets y est donc un art subtile dans lequel la dimension zen est prédominante.

D’où la nécessité de maîtriser un vocabulaire extrêmement soigné pour le pratiquer. On parle ainsi, entre autres, d’Ikebana pour désigner l’ensemble de cet art, d’hanakotoba, pour définir ce qui se rapporte à son langage, et d’himawari quand on a recours au tournesol.

De ce point de vue, les tournesols sont chargés d’exprimer l’éclat, mais aussi, le respect.

Ce qu’il faut retenir, en bref, de la symbolique du tournesol

D’une manière générale, la symbolique qui  accompagne le tournesol est solaire. Autrement dit, elle est quasiment  toujours positive. Ce qui est plutôt rare. En effet, en matière de couleur, les significations sont, la plupart du temps, ambivalentes.

Suivant l’angle sous lequel on se place, une couleur est soit positive, soit négative. Rien de tel avec la couleur tournesol. D’où l’intérêt d’y recourir autant que possible. Après tout, le positif suscite plus facilement le positif que le négatif, non ?

L’emploi de la couleur tournesol

La couleur tournesol en décoration intérieure

En déco, la couleur tournesol crée l’ambiance ! Une ambiance estivale, bien sûr ! De ce fait, compte tenu de ce « marquage » saisonnier, la couleur tournesol se trouve bien, naturellement, dans les accessoires : coussins, plaids, tableaux, coupes fleuries, vaisselle, etc.

Elle l’est un peu moins sur les murs. En tout cas, en total look. Mais, en tout cas, rien ne vaut un pan de mur jaune tournesol pour remonter la « température » d’une pièce autrement froide. Cependant, pour éviter d’être « écrasé » par le « soleil ambiant » ainsi créé, on peut toujours équilibrer le chaleureux jaune tournesol par des teintes plus neutres comme, par exemple, la couleur taupe.

Ou tout simplement, jouer avec ses différentes teintes. On sait combien elles peuvent être nombreuses.

Les tenues couleur tournesol

Avec une tenue couleur tournesol, impossible de passer inaperçu. Si on le craint, ou que les circonstances ne s’y prêtent guère, mais qu’on adore l’optimisme et la joie qui accompagnent toujours la couleur tournesol, on peut alors se contenter de l’afficher, plus ou moins discrètement, avec, notamment, pochettes, foulards, ou lunettes.

La couleur tournesol en une phrase

Peut-être une citation d’un auteur anonyme peut résumer en quelques mots tout le sens caché de la couleur tournesol :

I love the sunflowers. They always know where to turn.

Autrement dit, j’aime les tournesols parce qu’ils savent toujours où se tourner. N’est-ce pas là une belle leçon de sagesse et la meilleure façon de ne pas commettre d’impairs ? N’est-ce pas là le secret du bonheur ?