Le noir et le blanc sont-ils des couleurs ?

Voilà une question qui a déjà été largement débattue. Et pour laquelle vous n’avez toujours aucune réponse précise. Il y a ceux qui vous diront que toutes les couleurs sont des couleurs. Ceux qui vous affirmeront que le noir en est une, mais pas le blanc. Et d’autres encore qui vous maintiendront que le noir, c’est simplement une absence de couleur. Le noir et le blanc jouent dans tous les cas un rôle important dans nos vies, des vêtements à l’architecture en passant par les objets du quotidien. Voilà l’occasion rêvée de tenter de percer le mystère !

Une brève explication

La couleur, en termes de pigment, ce sont toutes les nuances de teintes, et l’infinité de combinaisons qu’il est possible d’en faire. D’autre part, il y a l’école scientifique qui nous apprend que la couleur est simplement la gamme de lumière visible par l’œil humain.

Certaines couleurs, telles que le rouge, l’orange, et d’autres spectres invisibles tels que la lumière infrarouge, se déplacent sur des ondes d’énergie électromagnétique. Or, l’œil  est capable de voir uniquement la lumière sur des longueurs d’onde comprises entre 380 et 750 nanomètres. Cela commence par les longueurs d’onde violettes, entre 380 et 450 nm. Puis l’on passe au bleu, au vert, au jaune, à l’orange, jusqu’au rouge, entre 590 et 750 nm.

Le problème dans cette approche scientifique, c’est que certaines couleurs considérées comme importantes y sont notoirement manquantes. Le noir et blanc, ainsi que les couleurs comme le rose, ne semblent pas avoir leur place dans un spectre de lumière visible qui ne va que du violet au rouge. Cela signifie-t-il alors que le noir et blanc ne sont pas de vraies couleurs ?

Et bien, cela dépendra de la manière dont vous voulez définir la couleur. Si vous envisagez la couleur d’un point de vue purement physique, alors le noir et le blanc ne comptent pas comme de vraies couleurs. Le blanc et le rose notamment ne sont pas présentes dans le spectre, car elles sont le résultat du mélange des longueurs d’onde de la lumière par nos yeux. Le noir, en revanche, sera ce que nos yeux perçoivent dans un espace qui ne reflète que très peu de lumière. D’un autre côté, si vous pensez la couleur comme la façon dont les yeux humains traitent la lumière et son absence, alors le noir et le blanc, ainsi que le rose, gagnent définitivement leur place dans la boîte à crayons !

Le saviez-vous ?
La mélanophobie est la peur de la couleur noir. La leukophobie est la peur de la couleur blanche.

Comment les couleurs existent-elles ?

La couleur d’un objet tangible est le résultat de ses pigments, ou de colorants moléculaires. Par exemple, la couleur rouge d’une pomme est le résultat des agents colorants moléculaires situés à la surface du fruit. Une pomme rouge peinte sur une toile sera le résultat des pigments rouges utilisés pour créer l’image.

Les couleurs des objets visualisés sur un téléviseur ou sur un écran d’ordinateur sont créées quant à elles par des photons de lumière, transmis dans le système électronique de l’appareil.

Les couleurs primaires

Elles existent au nombre de trois et ne peuvent pas être obtenues en mélangeant d’autres couleurs ensemble. Vous les avez reconnues ? On pense au rouge, au bleu et au jaune, bien entendu !

Maintenant que nous les avons définies et que nous avons évoqué l’obtention des couleurs par pigments ou via la lumière… Quel lien faire avec le noir et le blanc qui nous intéressent ?

Le noir et le blanc sont-ils générés sous forme de lumière ?

Cela se peut, en effet, au même titre que toutes les autres couleurs. Suivant ce constat, nous observerons toutefois que :

• Le noir représente l’absence de couleur. Il absorbe toutes les couleurs du spectre visible et n’en renvoie aucune aux yeux. Ce n’est donc pas une couleur. Il suffit pour s’en rendre compte de faire le test en pénétrant dans une chambre noire photographique. Pas de photons de lumière. En d’autres termes, pas de photons de couleurs.
• Le blanc est le mélange de toutes les couleurs. Il constitue donc une couleur en soi. La lumière, qu’elle soit naturelle ou artificielle, nous apparaît incolore ou blanche. Et pourtant, elle se compose de toutes les couleurs du spectre. Il faudra utiliser un prisme pour le démontrer !

Et donc, nous y sommes ? La question est déjà résolue ? Et bien, pas tout fait.

La chimique du noir et du blanc

La physique nous chante déjà une autre chanson. Selon elle, le noir ET le blanc ne sont pas des couleurs, car ils ne disposent pas de leur propre longueur d’onde.

Mais il y a aussi la théorie soustractive des couleurs, qui l’envisage en termes de mélange de pigments. La création d’une couleur dépend du bon équilibre entre les trois couleurs primaires. En mélangeant des quantités égales de bleu, de rouge et de jaune, vous obtenez ? Du noir, bien joué !

Le noir devient alors une couleur, puisqu’étant le résultat du mélange des trois précédentes.

Et c’est alors le blanc qui perd son statut de couleur, pour revêtir le rôle de l’absence de couleur endossé par le noir un peu plus haut. Impossible en effet de mélanger les teintes de l’arc-en-ciel, quelles qu’elles soient, dans l’espoir d’obtenir du blanc.

Et cependant, lorsque vous examinez la chimie des pigments du blanc, des substances broyées ou des produits chimiques sont utilisés pour créer les nombreuses nuances de blanc dans la peinture, la craie, les crayons. Le papier blanc lui-même est fabriqué en blanchissant l’écorce des arbres. Par conséquent, on pourrait considérer que le blanc est une couleur dans le contexte de la chimie des pigments.

Vision et réflexion

Les couleurs existent aussi dans le contexte plus large de la vision humaine. Considérons le fait qu’il y ait trois parties dans le processus de perception de la couleur.

• Le médium. La couleur telle qu’elle existe en tant que pigment/colorant ou en tant que lumière.
• L’expéditeur. Comment la couleur est transmise.
• Le récepteur. Comment nous recevons des informations sur la couleur.

La couleur que nous voyons n’est pas forcément la même d’un individu à l’autre. La science envisage la couleur comme une gamme d’énergies électromagnétiques visibles à l’œil humain. La couleur se manifeste sous forme de longueurs d’onde dans la gamme visible. La plupart des gens voient les couleurs dans une gamme de longueurs d’onde similaire mais pas nécessairement dans une gamme identique. Voir le rouge, par exemple, signifie percevoir une longueur d’onde comprise entre 620 et 750 nanomètres. Cela en fait des nuances !

D’autres part, les personnes daltoniennes ne perçoivent qu’une gamme inférieure de couleurs. Leurs rétines manquent de certains photorécepteurs. Sans photorécepteurs verts par exemple, le vert et le bleu se ressemblent.

Les cellules réceptrices de couleur se situent dans nos yeux, et sont appelées cônes. Elles sont au nombre de trois et nous permettent de distinguer le rouge, le vert et le bleu. Certains animaux, comme les oiseaux et les abeilles, ont plus de cônes que l’homme et peuvent voir une gamme de couleurs plus large. D’autres, comme le chat et le chien, n’ont que deux cônes et sont dichromates. Leur vision des couleurs est plus étroite. Et dans tout cela, le noir et le blanc sont souvent les vedettes du spectacle

Ils représentent le contraste ultime. Ils mettent en évidence toutes les nuances de couleurs. Avant que les téléviseurs couleur ne soient développés, nous expérimentions le support visuel en noir et blanc. Dans la vie courante, lorsque nous y réfléchissons, il ne fait aucun doute que le noir et le blanc sont considérés comme des couleurs. Il semble, pour beaucoup, impossible de les exclure de l’équation.

Bien. Et finalement, que fait-on de tout ça ? Tout dépendra de l’interprétation du côté de laquelle vous préférez vous ranger. Fondamentalement, les différentes versions s’affrontent et ne peuvent se rejoindre pleinement. Considérez-le noir et le blanc comme des couleurs, ou ne les considérez pas comme tels. Tant que vous ne les négligez pas dans votre vie quotidienne… Elles ne vous en tiendront pas rigueur ! 😉